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la vrai musique
10 septembre 2006

la guitare

guitare_electrique_02

la guitare elecrtique

La guitare à travers les âges

Parmi tous les instruments de musique, la guitare tient une place privilégiée. Cela tient à la facture même de l'instrument. Une caisse plate qui n’exige pas une lutherie de haute école, et des dimensions, certes variables, mais qui permettent un transport aisé. Elle est l'instrument populaire par excellence. Ses possibilités expressives la destinent aux motifs rythmiques, à l'écriture harmonique, et sous les doigts d’artistes habiles elle se révèle également propre à la mélodie.

La guitare a été utilisée de tout temps pour accompagner le chant: grâce à la nature de son timbre et au volume modéré de sa sonorité, elle soutient la voix humaine sans jamais la masquer.

Il suffit d’écouter trois notes de guitare pour comprendre les raisons de son succès. Une seule note de guitare possède une forme de valeur esthétique évidente. La "forme" du son de la guitare est si forte, si solide, qu’elle s’accommode à tous les traitements de l'enregistrement et de la reproduction acoustiques. Sa qualité "phonogénique" constitue un atout majeur à notre époque où presque toute la musique que l'on consomme est distribuée par les chaînes hi-fi et la télévision

Origine et transformations

C’est dans l'iconographie qu’il faut chercher la première trace de l'instrument à cordes ancêtre de la guitare. Un détailGuitare acoustique d’un bas-relief tiré de la tombe du roi de Thèbes qui régna entre 3762 et 3703 avant J.-C. représente un homme agenouillé tenant dans ses mains un instrument à cordes et à manche. Son voisin tient une harpe. Ainsi, l'existence de la "guitare" est attestée trente-huit siècles environ avant notre ère. Les Égyptiens la nommaient kithara , les Chaldéens chetarah , les Assyriens ketharah, les Grecs kithara, les Arabes quitara. Il semble bien que le mot tire son origine du vieux persan ki-tar (ki signifiant "trois", et tar, "cordes"). Selon cette hypothèse, le premier instrument qui porta ce nom était pourvu de trois cordes.

La kithara grecque (cithare) possédait sept cordes. À Alexandrie, en Égypte, fut organisée en 285 avant J.-C. une réunion de trois cents kitharistes. On apprend ainsi qu’il était interdit, sous peine de sanction grave, d’ajouter une corde à la kithara, son équilibre esthétique étant reconnu comme parfait.

Il existait dès le VI siècle au pays de Galles un instrument qui semble être logiquement le trait d’union entre la lyre et la guitare: c’est le crwth. Il se présentait comme une lyre dont on aurait fermé les branches. Il possédait une caisse de résonance et l'on avait adapté un manche sous les cordes qui étaient au nombre de six. On sait que Richard Cœur de Lion (1157-1199) participa à divers concours de crwth avec des troubadours de Provence.

La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle possède, au porche de la Gloire (1168-1188), une sculpture qui représente une guitare, avec ses incurvations extérieures traditionnelles. On en trouve également en France, à l'abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville (Rouen) et à la cathédrale de Chartres. On estime généralement que la guitare fut vraiment adoptée par les troubadours attachés au duché d’Aquitaine vers le XIe siècle et que sous le règne du duc GuillaumeIX (1071-1127) quelque neuf cents formes d’instruments existaient, parmi lesquels vingt-cinq étaient les plus utilisés. La harpe, le luth et la guitare jouissaient de la plus grande vogue. En 1209, le démembrement du duché d’Aquitaine entraîne la dispersion de tous ces musiciens; l'usage de la guitare se répand en Europe. En Angleterre, dotée de quatre cordes, elle prend le nom de gittern.

Guitare FolkUn troubadour, Giralt Riquier de Narbonne (1230-1294), se réfugie en Espagne auprès d’Alphonse X le Sage, roi de León et de Castille. Entouré de musiciens français, espagnols et maures, le roi fait écrire et composer des centaines d’hymnes et de chansons à la gloire de la Vierge Marie. Ces recueils constituent les précieuses Cantigas de Santa María. C’est dans l'un des quatre codices des Cantigas que l'on retrouve consignée l'existence simultanée sous le règne d’Alphonse X de deux instruments: l'un, la guitarra latina, représentée avec les incurvations extérieures et les ligatures en demi-tons sur le manche, et l'autre, la guitarra morisca, ovale de face, piriforme de profil, très proche du luth, nantie de trois cordes seulement.

Le premier guitariste espagnol dont l'histoire ait retenu le nom est un certain Juan de Palencia que l'on signale dès 1414. Deux autres guitaristes espagnols, Alonso de Toledo et Rodrigo de la Guitarra, sont mentionnés en 1417.

Avec l'arrivée des Français en Espagne, sous Alphonse X, les Espagnols reçoivent du même coup l'influence de la culture musicale du reste de l'Europe. Ils font de la guitare – améliorée – un instrument de musique savante. Ils doublent les cordes, en ajoutent deux autres et simplifient la construction de l'instrument en inventant le dos plat. l'instrument est appelé vihuela, du mot viula (dérivé lui-même de fidicula) utilisé par les troubadours. (Les Portugais conserveront violao pour désigner la guitare.) Dans sa célèbre Declaración de instrumentos musicales (1549 et 1555), Juan Bermudo écrit que pour transformer une guitare en vihuela, il suffit d’ajouter deux paires de cordes. En retirant ces dernières de la vihuela, on obtient une guitare.

Chacun de ces deux instruments prendra alors une orientation bien définie: la guitare reste dans les mains populaires tandis que la vihuela sera utilisée par les musiciens cultivés.

Éclipses et renouveauxGuitare électrique selon GibsonGuitare électrique selon Fender

Dès 1720, la mode des instruments champêtres se répandit en France. Dès lors, théorbes et guitares, de sonorité trop faible, tombèrent en défaveur. Le luth, lui, demeura prisé en Allemagne grâce principalement à Ernst Gottlieb Baron et Sylvius Leopold Weiss. l'instrument, se transforme et évolue. Sa forme s’affine, sa taille se creuse, ses incurvations s’accentuent. Dès la seconde moitié du siècle, on lui adjoint une sixième double corde. Puis, peut-être pour éviter la critique que l'on adressait aux luthistes "qui passaient les trois quarts de leur temps à accorder leur instrument et le dernier quart à jouer faux", on simplifie le nombre des cordes de la guitare qui compte alors six cordes simples. Il semble que cette simplification doive être attribuée aux musiciens allemands.

La guitare suscite un regain d’intérêt vers 1770, avec Miguel Garcia. Il fut bientôt entouré de divers disciples, tels Federico Moretti et Dionisio Aguado. La guitare recommença à connaître les faveurs des musiciens et du public.

Paris devint, pendant tout le premier tiers du XIX e siècle, le principal foyer de la guitare. Des virtuoses comme les Italiens Matteo Carcassi et Ferdinando Carulli s’y installèrent, ainsi que les Espagnols Dionisio Aguado et Fernando Sor. Ce dernier est incontestablement le plus grand guitariste du XIXe siècle. Né en 1778 à Barcelone, il avait reçu une formation musicale complète. À côté du solfège, de l'harmonie, du contrepoint, il avait appris à jouer de l'orgue, du piano, du violoncelle et de la guitare. Contemporain de Franz Liszt et de Niccoló Paganini, Fernando Sor subit l'influence du "virtuosisme", qui fut la marque du XIXe siècle. La technique de l'instrument en fut notablement transformée.

Vers 1840, la guitare tombe de nouveau en décadence en France et dans presque toute l'Europe. Éloignée du domaine musical et artistique, sa technique piétine dans la routine, on l'utilise comme passe-temps; les Andalous la reprennent pour leur répertoire populaire exclusivement; on lui reproche de n’être pas audible hors du silence parfait.

Malgré les améliorations morphologiques apportées à la guitare par les luthiers français et italiens (René-François de Lacote, Luigi Panormo), un Andalou s’aperçoit que la guitare ne satisfait plus les auditeurs en groupe. C’est un menuisier natif d’Almería, Antonio Torres Jurado, installé à Séville en pleine période des cafés cantantes où de nombreux guitaristes flamencos se produisent.

Guitare pour jazzmen

Esprit révolutionnaire, ce constructeur invente alors la guitare archétype, lui donnant ses proportions définitives et une sonorité d’une puissance incontestablement supérieure. Il dégage de la construction des guitares certaines théories, toujours en vigueur, en prouvant que la pièce principale de la guitare est la table d’harmonie et que celle-ci doit être en sapin.

Guitares et guitaristes

La guitare noble eut son apôtre en Francisco Tárrega, né en 1852 à Castellón de la Plana, près de Valence. Sa vie fut celle d’un grand mystique, une vie de passion pour son art, dépourvue d'ambitions étrangères à son idéal. Après des études de piano et d’harmonie au conservatoire de musique de Madrid, Tárrega se consacre à la guitare dont il rationalise la technique instrumentale. Fasciné par la musique de Bach, de Mozart et de Beethoven, il réalisa la transcription pour guitare d’un certain nombre de pièces classiques, en même temps qu’il enrichissait le répertoire de compositions originales.

Si Tárrega rendit à la guitare ses lettres de noblesse, la valeur exceptionnelle d’Andrés Segovia (1893-1987) fut à leur mesure.National steel Guitare On doit à cet interprète hors pair d’avoir conféré à la guitare un prestige égal à celui des grands instruments solistes comme le piano, le violon et le violoncelle. Il a introduit la guitare dans les salles de concert du monde entier, attiré les publics d'élite, poussé à la création de classes de guitare dans divers conservatoires de musique.

Derrière ce chef de file brillent des solistes de premier plan, parmi lesquels il convient de citer le Vénézuélien Alirio Díaz, les Britanniques Julian Bream et John Williams, la Française Ida Presti, prématurément disparue. Parmi les compositeurs, on trouve enfin des musiciens qui n’écrivent plus spécialement pour la guitare d’Andrés Segovia mais pour l'instrument lui-même. RamónMontoya, à la légendaire réputation, des guitaristes flamencos comme Sabicas, Niño Ricardo et surtout le "révolutionnaire" Paco de Lucía ont contribué à en renforcer la vogue universelle.

La Guitare à l'aube du XXIéme siècle

En fait, longtemps "montée" de cordes de boyau depuis ses origines, la guitare a été dotée, dès 1940, de cordes de nylon qui présentent l'avantage d’être à la fois moins fragiles, d’une précision cylindrique plus grande, d’une sonorité plus puissante et d’une plus longue durée d’émission sonore. Cependant, il est bon de souligner que les cordes de nylon n’ont pas totalement supplanté celles d’acier. Les guitares à cordes métalliques – en acier pur pour les aigus, entourées de métal pour les graves – sont d’origine nord-américaine. Le système des cordes métalliques entraîne une tension plus importante des cordes et permet un volume sonore plus grand. Son timbre a la particularité d’être légèrement dissonant.

Qu’elles soient à table et fond plats ou bombés, les guitares ainsi qualifiées "d’acoustiques" ont connu, depuis leur création aux États-Unis vers 1870, une carrière populaire des plus enviées.

Le système permet de les fabriquer en série. Leur faible prix en a favorisé la diffusion auprès des artistes de jazz et de variétés. Vers les années 1960, l'ancien système des doubles cordes (encore présent jusqu’au milieu du XVIIIe siècle) est popularisé. Les guitares acoustiques de douze cordes métalliques, accordées par paire à l'unisson, apparaissent. Cependant, il est bon de préciser que les chanteurs de blues du delta du Mississippi les utilisaient dès le début de ce siècle.

Weissenborn... de Ben Harper ou Bob Brozmanl'autre évolution de la guitare au cours du vingtième siècle, est celle qui se déroula durant une trentaine d’année à Hawaii. Construite pour la musique Hawaiienne, leurs corps est tout en métal avec un résonateur. Elle faut la distinguer du Dobro, même si ces deux instruments ont les mêmes racines, qui lui est construit en bois avec un résonateur à l'envers. Ces deux instruments ont peu à peu disparu lorsque apparu la guitare " électrique "

La guitare à six ou douze cordes, autrefois construite en bois, a des éclisses et un fond moulé en plastique; elle est communément appelée guitare "sèche" par opposition à la guitare "électrique".

Celle-ci représente le dernier stade d’évolution dont l'origine se situe vers les années quarante-cinq. Le problème fondamental de la caisse de résonance est totalement escamoté et la caisse devient pleine. Sa forme obéit à la seule fantaisie de ses constructeurs. Ses qualités de timbre importent peu. Grâce à l'ingéniosité des électroniciens, cet instrument – qui n'a de la guitare que le manche peut produire un son puissant, souvent

distordu, contrôlé et modifié à volonté, prolongé à la manière d’une guitare hawaiienne – dont le lent vibrato et la modulation ouverte et ample sont à l'origine de ces recherches.
Une aussi grande variété de formes, de nombre de cordes, de production sonore souligne la santé populaire de cet instrument dans les cinq continents.

On a parfois dit que la faveur dont jouit la guitare en cette fin du XXe siècle était un phénomène social unique dans l'histoire des instruments de musique. Et l'on avance le chiffre de 250 à 300 millions de guitares dans le monde!

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